Tournefeuille d'hier et d'aujourd'hui, Du village au bocage pavillonnaire, la photographie comme révélateur.
Le paysage de Tournefeuille est relativement singulier. Le centre-ville, que ses habitants nomment « le village », reste inchangé depuis de nombreuses décennies . Autour des deux seules rues existant alors, les terres agricoles ont laissé place à un bocage pavillonnaire où les habitations sont noyées dans la verdure de haies, qui scandent le paysage, et d'espaces verts préservés et entretenus. Ces morceaux de nature dans la ville l'imprègnent de la marque du temps et des saisons.
On voit ainsi se profiler une nouvelle civilisation urbaine, pour laquelle la distinction entre ville et campagne n’est plus évidente, interrogeant les manières d'habiter des résidents de l'agglomération.
Ce territoire, reconnu comme paysage préféré des habitants, paraît bien éloigné des zones pavillonnaires fortement décriées par les urbanistes et les architectes au titre de la monotonie de l’étalement urbain et de la banalisation des paysages.
La photographie fait exister et institue ce paysage péri-urbain. Elle n'est pas simple illustration, mais enregistrement d'une représentation en quête de l’esprit de ce territoire. Elle est une synthèse efficace pour saisir et rendre visible ce paysage devenu habitude, que l'on vit et que l'on oublie, que l'on ne voit pas, que l'on ne voit plus. Elle contribue à une restitution des lieux à ceux qui les habitent.